Relancer l'alternance, amplifier le déploiement des contrats aidés, faire connaître les contrats de génération... Le ministre du travail, François Rebsamen, a détaillé, lundi 28 avril, ses priorités lors d'une conférence de « mobilisation » pour l'emploi, en compagnie du chef de l'Etat, du premier ministre, du ministre de l'économie et du ministre des finances.
M. Rebsamen a regretté le « retard » de la France sur l'alternance, et a réaffirmé « l'objectif de cinq cent mille alternants » d'ici à 2017. En 2013, le nombre de jeunes entrés en apprentissage dans le secteur marchand a reculé de près de 8 %, à 273 094, une baisse dont s'est inquiété le Mouvement des entreprises de France (Medef). L'exécutif souhaite développer cette filière pour lutter contre le chômage des moins de 25 ans. Dans le secteur marchand toujours, il compte renforcer les contrats initiative emploi (CIE) pour les cibler vers les seniors et les chômeurs de longue durée.
Du côté du secteur non marchand, où « plus de quinze mille contrats manquent », le ministre du travail veut déployer plus de contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE). Il compte aussi « poursuivre le déploiement des emplois d'avenir », un « réel succès », affirmant l'objectif de « quarante mille emplois d'avenir hors renouvellements pour le premier semestre ». Pour 2014, un total de trois cent quarante mille emplois aidés (CAE et CIE) a été budgété, auquel s'ajoutent cinquante mille emplois d'avenir pour les jeunes pas ou peu diplômés.
AMÉLIORER LE CONTRAT DE GÉNÉRATION
François Rebsamen a aussi reconnu « une information insuffisante » sur les contrats de génération, et a appelé les préfets et sous-préfets à « convaincre, faire connaître, communiquer » sur ce dispositif qui aide les entreprises à embaucher un jeune si elles gardent un salarié âgé.
François Hollande a proposé d'« améliorer » le contrat de génération pour inciter, aussi, à l'embauche de seniors. « Toutes les entreprises, et notamment les plus petites, n'ont pas forcément dans leurs effectifs de salariés de plus de 57 ans. C'est pourquoi je propose que le dispositif soit amélioré et renforcé afin que le contrat de génération incite autant au recrutement de jeunes que de seniors », a-t-il dit.
Ardemment défendu par le chef de l'Etat pendant sa campagne, malgré les critiques, y compris dans son propre camp, sur d'éventuels effets d'aubaine et sa complexité, le contrat de génération vise à favoriser l'embauche de jeunes en contrat à durée indéterminée (CDI) et le maintien dans l'emploi de seniors. Mais il peine à rencontrer son public, et à la mi-janvier, moins de vingt mille aides financières pour l'embauche dans les entreprises de moins de trois cents salariés avaient été demandées, loin de l'objectif de soixante-quinze mille jeunes embauchés en un an.
OUVRIR L'APPRENTISSAGE AUX CHÔMEURS DE LONGUE DURÉE
Le président de la République a aussi demandé que les chômeurs de longue durée puissent bénéficier du statut d'apprenti « quel que soit leur âge ». En principe, l'apprentissage est réservé aux jeunes de 16 à 25 ans. La rémunération resterait « maintenue au niveau de l'indemnisation telle qu'elle est prévue ».
L'Hexagone comptait 3,3 millions de demandeurs d'emploi à la fin de mars. Si la situation s'améliore pour les jeunes, elle continue à se dégrader pour les seniors (+ 11,8 % en un an) et les chômeurs de longue durée (+ 10,6 % sur un an).
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