Chômage : inversion ou nouveau record absolu ?

Chômage : inversion ou nouveau record absolu ?
Une femme devant une agence de Pôle emploi, le 20 novembre 2013 à Arras. (PHILIPPE HUGUEN/AFP)

Les chiffres de janvier seront publiés à 18 heures. Aucun organisme ne prédit d'embellie cette année.

Par AFP
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Premier rendez-vous périlleux après l'échec de "l'inversion de la courbe du chômage" : le nombre des inscrits à Pôle emploi fin janvier sera publié mercredi 26 février à 18 heures, à un mois des municipales, alors que le gouvernement parie désormais sur le pacte de responsabilité. 

Les chiffres de décembre avaient sévèrement acté l'échec de François Hollande, qui avait fait de la baisse du chômage à la fin de l'année 2013 son engagement phare. Non seulement le nombre de demandeurs d'emploi sans activité avait augmenté (+10.200 demandeurs en métropole), mais il avait en plus atteint un record absolu (3,3 millions).

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Le chef de l'Etat, dont la popularité est plombée par cette contre-performance, avait dit "assumer", tout en estimant en qu'il était parvenu à "stabiliser" le chômage. Au ministère du Travail, on relevait ainsi que la hausse mensuelle moyenne est passée de +33.000 début 2013 à +2.500 à la fin de l'année.

En 2013, 177.800 chômeurs sans activité supplémentaires auront poussé la porte de Pôle emploi, parmi eux surtout des seniors. Le nombre de jeunes inscrits a en revanche légèrement baissé.

Echaudé, l'exécutif, se refuse désormais à fixer une nouvelle échéance. "L'inversion est derrière nous", "maintenant, il faut que le chômage recule", dit le ministre du Travail, Michel Sapin, soucieux de tourner la page. 

Il doit y avoir moins de chômeurs à la fin de l'année qu'au début. Il faut faire reculer le chômage",

a également déclaré le ministre en visitant le salon de l'agriculture à Paris, tout en disant ne "s'attendre à rien" quant aux chiffres publiés mercredi en fin d'après-midi, "ni dans un sens ni dans l'autre"

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En plus de son arsenal d'emplois aidés, le gouvernement mise maintenant sur le Pacte de responsabilité proposé au patronat - allègement du coût du travail pour favoriser les embauches -, qui fait figure d'arme ultime. 

Des signaux positifs

Patronat et syndicats se rencontreront vendredi pour donner le coup d'envoi des discussions. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault leur a donné jusqu'à fin mars pour présenter des propositions, avant d'engager au printemps sa responsabilité devant le Parlement.

En attendant que "la croissance prenne le relais mi-2014", notamment grâce à ce pacte censé réveiller la confiance des entrepreneurs, Michel Sapin a déjà prévenu qu'il continuerait à utiliser sa "boîte à outils" : 340.000 emplois aidés classiques, 50.000 emplois d'avenir supplémentaires, 100.000 formations d'urgence pour les chômeurs et une "accélération" du contrat de génération, dont le dispositif vient d'être modifié.

L'économie française a envoyé dernièrement quelques signaux positifs : pour la première fois depuis le début 2012, elle a recommencé à créer des emplois dans le secteur marchand au 4e trimestre 2013. Une évolution liée principalement à un regain de l'intérim, considéré comme précurseur du marché de l'emploi.

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Selon l'Insee, la croissance a aussi été un peu plus forte que prévu en 2013 (+0,3%), grâce notamment à un rebond de l'investissement des entreprises. Ce qui fait dire au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, que "la France redémarre".

"Pas de reprise flamboyante cette année"

Mais "il faut aller plus loin pour [...] faire reculer le chômage", reconnaît le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici.

Si on veut créer plus d'emplois, il faut une croissance plus forte que 1%."

La prévision actuelle du gouvernement pour 2014 est de 0,9%, celles des organismes internationaux vont de 0,8% à 1,1%. Or, les économistes estiment généralement que 1,5% est nécessaire pour stopper la hausse du chômage.

Il n'y aura pas de reprise flamboyante cette année, on pourrait donc avoir une stabilisation du chômage, mais pas de baisse", selon Marion Cochard, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

"Cela n'empêchera pas qu'on puisse ponctuellement avoir des chiffres mensuels positifs, mais qui ne correspondront pas à la tendance", dit-elle.

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Aucun organisme ne prédit d'embellie cette année. Pour l'Insee, le chômage devrait continuer à grimper pour atteindre 10,6% (11% avec les Dom) fin juin. 

Selon l'Unédic (assurance chômage), 63.200 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaires devraient encore venir grossir les rangs des inscrits à Pôle emploi en 2014, contre 177.800 en 2013.

AFP
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